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Puissance, efficacité, construction vertueuse, le CATEX MONTAZ n’en finit pas de séduire

Oct 4, 2021

ANENA : Où en est le CATEX en 2021 ?
Christian Montaz : 450 km de CATEX survolent le monde des avalanches, 1 500 points de tirs, et le principe de l’explosion d’une charge au-dessus de la neige, qui reste le moyen le plus sûr de la purge des masses instables et dangereuses pour les domaines skiables, les routes ou dans les mines à ciel ouvert. (Voir la série des 4 photos d’un tir ci-dessous), voilà où en est le CATEX.

ANENA : Vous avez l’air très sûr de vous, pourquoi ?
C.M. : Nos clients plébiscitent le CATEX, tous ceux qui l’utilisent trouvent son efficacité remarquable, pour les raisons ci-dessus et, si le principe même de l’explosion au-dessus de la neige au point le plus fragile dans le couloir ou la pente neigeuse n’est pas remis en cause depuis 60 ans, de nombreuses avancées techniques l’ont rendu incontournable.
Sa fiabilité mécanique, avec une conception basée sur les principes des transports par câble, études sérieuses sur la conception, calculs de dimensionnement, etc. ont placé le CATEX dans la grande famille des transports par câble spéciaux depuis 30 ans. Son entretien est très faible, cela
compte actuellement beaucoup dans les comptes d’exploitation des stations, pas d’intervention héliportée, des révisions simples pour le constructeur que nous sommes et des
contrôles techniques appréciés.
Ensuite, les développements du pilotage automatisé permettent maintenant l’envoi de plusieurs charges les unes derrière les autres (jusqu’à 20 sur les derniers automates), ce qui réduit considérablement les temps de positionnement des tirs. Et, bien sûr, les tirs radiocommandés, qui ont permis de déstresser les artificiers ; les charges sont amorcées mais les mèches ne sont plus allumées au départ, les charges sont préparées avec seulement un mètre de mèche lente. Elles sont suspendues sous les accessoires de tir radio, lorsque l’automate arrête le CATEX, l’artificier actionne la radiocommande qui mettra à feu la (les) charge (s) positionnée (s) au-dessus de leur point de tir.

Transport de la charge, mèche allumée

Mise en mouvement de l’avalanche

Explosion de la charge

Résultat

ANENA : Quels sont ces nouveaux systèmes ?
C.M. : Actuellement les tirs radiocommandés sont effectués avec deux systèmes :

1 ) Le descendeur positionneur de charges explosives nommé DA (Descendeur Automatique). Certains l’appellent « machine de guerre », comme Roland Claudel responsable des déclenchements sur la route d’Isola 2000. En effet, il exploite deux CATEX de 8 et 6 km pour purger les 70 couloirs répertoriés. Ils permettent par tout temps d’acheminer des charges et de les faire exploser, avec une réussite de 99 %.
Le gros avantage des DA est le positionnement vertical automatisé de la charge au-dessus de la neige pour une efficacité optimale. Le choix de la hauteur d’explosion est fait par l’artificier, suivant la qualité de la neige. Le descendeur est utilisé surtout lorsque la pente ou le couloir sont situés à une distance verticale importante par rapport au câble.

2 ) Le TDR (Tir Direct Radiocommandé). Sa mise au point en 2012 a permis à de nombreuses stations et sites routiers d’envoyer des charges au-dessus des couloirs. Le TDR ne descend pas la charge, elle explose sous le boîtier blindé qui le constitue, l’onde de choc vers le bas assure une pression sur la neige permettant le déclenchement de l’avalanche.

ANENA : Et qu’en est-il du tir direct mèche lente ?
C.M : Il existe toujours, bien sûr, c’est un grand classique sur les CATEX depuis le début de l’histoire. La mèche est allumée avant le départ de la charge, avec une longueur de cordon indiquée maintenant par l’automate de pilotage. Son utilisation très classique est liée à une bonne maîtrise du PIDA ; en effet lorsque la mèche se consume, on ne peut pas l’arrêter. En général tout se passe bien, mais cela peut stresser l’artificier en cas de présence humaine inopinée en plein PIDA. Comme pour tout système de tir d’ailleurs.

ANENA : Au niveau environnemental comment gérez-vous l’impact visuel de la construction ?
C.M. : Depuis très longtemps nous sommes soucieux de l’impact de nos appareils dans la montagne, les zones d’accumulation de neige sont bien sûr sous les crêtes et les lignes de pylônes aussi, nous avons fait des simulations pour que l’impact visuel soit minimum. Nous nous sommes aperçus que les pylônes verticaux se voyaient très peu, l’oeil étant plus attiré par les formes penchées. Nos appareils sont donc peu visibles, et les pylônes dans les parois rocheuses ou très raides sont moins visibles. Les gares sont assez compactes et les locaux de commande sous forme de chalet type vigie de télésiège, bien intégrés aux sites. Essayez de trouver les 15 pylônes du CATEX des « Arandelières » aux Arcs sur la photo en tête d’article.

ANENA : Vous avez parlé de construction vertueuse, qu’en est-il ?
C.M. : Cela commence dès la conception de l’appareil, le tracé du câble au-dessus des zones sensibles à purger nous oblige à positionner les pylônes pour que les charges puissent être disposées aux points idéals. Les pylônes sont sur des éperons de chaque côté des couloirs, à l’abri des agressions de la nature. Les ancrages dans le rocher permettent de minimiser les volumes de béton pour supporter le pylône. Les efforts de déviation sont aussi repris par des câbles de hauban, qui sont aussi ancrés très souvent dans les parois, quasiment invisibles. Nous travaillons aussi depuis plusieurs années avec les stations de ski, qui recyclent avec nous, lorsque c’est possible, leurs pylônes de téléskis que l’on adapte aux CATEX. Un gros chantier a été fait avec la Compagnie des Alpes à La Plagne avec cette technique : 23 pylônes de téléskis déposés ont été réutilisés avec succès, après étude, pour la construction des CATEX  » Crozats  » et  » Inversens « , une réussite côté impact carbone. Les pylônes sont restés sur place, à La Plagne, adaptés par nos chaudronniers sur la DZ avant d’être équipés pour l’installation.
Les 2 Alpes sont aussi un bon exemple dans cette démarche, depuis longtemps, comme Courchevel, Serre Chevalier, Val d’Isère, Sainte Foy, Valmorel, La Rosière, etc.

ANENA : Comment se présente la saison 2021-2022 ?
C.M. : Nous sommes tributaires des possibilités d’investissement de nos clients, bien sûr, mais nous insistons sur la collaboration plus marquée avec eux en ces temps difficiles, en réfléchissant à des solutions moins onéreuses. Par exemple, nous construisons cette année un CATEX à Valmorel avec SOFIVAL Domaine Skiable de Valmorel sur le site du Riondet, en réutilisant les pylônes d’un téléski GMM déposé, les compétences du chef des pistes Claude Caffo permettant de réaliser en interne une grosse partie des travaux, pour un résultat idéal.

Ci-dessus : Plan d’implantation du CATEX de Cabane à Isola 2000. 30 points de tirs au-dessus de la piste et du télésiège Valette. Un exemple de protection idéal CATEX.